La religiosité écologique

La doctrine  écologique a pris de plus en plus d’importance dans le monde démocratique.  Elle avait déjà sa traduction partisane à travers les partis verts. Avec la COP, elle a désormais une dimension internationale. C’est une étrange progression pour une doctrine fondée sur une hypothèse mais qui est devenue une idéologie, sous couvert d’une confirmation académique et scientifique. De tout temps en effet il y a eu des cycles climatiques, ce n’est pas nouveau. Sauf que cette fois ci le cycle dans lequel on est rentré serait le dernier avant la catastrophe finale, eschatologique, la fin de l’humanité sur la planète terre. Dans les cycles climatiques que les historiens connaissent  ce sont des civilisations qui ont disparu pas la planète. Un « dérèglement climatique » radical affecterait aujourd’hui la planète, dernière alerte avant la fin des temps.

Ces termes font entendre une dimension quasi religieuse, quoique relevant d’une religion athée. La Nature joue ici le rôle de la déesse Terre. L’homme a courroucé les puissances  telluriques en exploitant à mort la nature et celle ci va se venger en ne portant plus les vivants. Il faut donc l’apaiser, s’imposer des punitions. La doctrine en l’occurrence est très paradoxale. D’un côté, l’homme est crédité d’une toute puissance, si grande qu’il peut mettre en danger la planète, tout en étant d’une faiblesse qui pourrait l’engloutir au point d’éradiquer son espèce.

La contrition le repentir sont alors demandés: payer la  taxe carbone, opter pour une économie de « décroissance », faire que le monde soit plus petit aux dépens de la volonté de puissance humaine. La religion écologique a ses saints et ses grands  prêtres qui mettent en demeure le public de faire son devoir écologique. Elle a même une Jeanne d’Arc qui parcourt le monde pour héler puissants et misérables et prêcher la mauvaise nouvelle, l’adolescente Greta.. Nous avons là une religiosité culpabilisatrice qui tente de séduire les jeunes générations qui ont la malchance de vivre dans un monde qui pratique la confusion des valeurs.

Mais au delà de cette religiosité de pacotille se profile un modèle de pouvoir régressif et totalitaire qui érase les identités dans un magma anonyme et indifférencié. il faut le distinguer d’un comportement responsable vis à vis de la nature.

 

Chronique sur Radio J, le jeudi 4 novembre

Professeur émérite des universités, directeur de Dialogia, fondateur de l'Université populaire du judaïsme et de la revue d'études juives Pardès. Derniers livres parus Le nouvel État juif, Berg international, 2015, L'Odyssée de l'Etre, Hermann Philosophie, 2020; en hébreu HaMedina Hayehudit, Editions Carmel 2020, Haideologia Hashaletet Hahadasha, Hapostmodernizm, Editions Carmel, 2020.