Israël, temple de l’innovation disruptive

Nous vivons une époque de course à l’innovation, dans le cadre de laquelle les révolutions technologiques sont désormais chroniques et vont en s’accélérant de façon exponentielle. Beaucoup naissent en Israël, qui est aujourd’hui l’une des plus grandes puissances mondiales de l’Innovation.

A ce titre, Israël participe d’une dynamique mondiale de construction d’un nouveau monde, inondé de technologie, qui se dessine et évolue sous nos yeux à si grande vitesse, que nous avons peine à appréhender. 

De bonnes raisons d’être fiers

Israël est aujourd’hui vilipendé dans de nombreux médias occidentaux. Pourtant, il est simultanément quasiment unanimement encensé à travers le monde lorsqu’on le qualifie de « Startup Nation [i]».

Il y a de bonnes raisons à cela. Et c’est vrai que le bilan qu’Israël affiche dans l’Innovation et l’Entrepreneuriat a bien de quoi impressionner.

Israël défie tous les pronostics

D’abord parce que cet Etat microscopique à l’échelle du globe (28 fois plus petit que la France et dont 60% de la surface est désertique) a été fondé dans sa forme contemporaine y a seulement 70 ans.

De surcroît, il est depuis sa création confronté à une guerre incessante sur plusieurs fronts, pour la seule raison frontalement antisémite – et donc moralement très violente – que c’est un Etat Juif. Israël est même devenu bien malgré lui la première ligne de front de cette guerre d’une barbarie totale et de longue haleine que les nazislamistes (ces êtres inhumains qui aiment la mort comme nous aimons la vie) mènent à l’occident tout entier.  

Or, malgré tous ces facteurs hyper vulnérabilisants, « l’Etat hébreu » (comme aiment à l’appeler les journalistes) a réussi l’exploit de devenir en moins de trois décennies le fer de lance de l’innovation mondiale, avec un dynamisme et un bilan à faire pâlir de jalousie les plus grandes puissances.

Ainsi, Israël compte actuellement le plus grand nombre de startups par habitant au monde (environ 6000), soit le plus grand nombre de startups dans l’absolu après les Etats-Unis. De surcroît, ce qui fait la renommée de ces dernières, c’est non seulement leur agilité mais aussi et surtout l’intensité d’innovation technologique qu’elles contiennent.

Les innovations israéliennes sont d’ailleurs réputées pour leur caractère particulièrement « disruptif », c’est à dire à même de révolutionner un marché ou même le monde. Et les ingénieurs israéliens sont recherchés pour leur très haut niveau de qualification, combiné à leur capacité à penser un monde totalement nouveau, avec un degré d’inventivité et de créativité hors normes, ainsi qu’un dynamisme et un sens des responsabilités tout droit venus de l’armée.

Or, les multinationales ayant compris qu’elles sont exposées à ce fameux risque de disruption ou « d’ubérisation » (disruption avec introduction d’une nouvelle technologie collaborative donnant aux consommateurs une alternative aux acteurs traditionnels de l’offre de marché), elles cherchent alors à anticiper ces innovations.

Elles le font aussi parce que, à l’opposé de ce qui précède, ces innovations peuvent être un moteur de croissance pour elles. Elles préfèrent donc être les premières à en bénéficier, plutôt que d’en souffrir via la concurrence d’une startup disruptive ou de l’un de leurs concurrents qui aurait fait l’acquisition de cette technologie avant elles.

Elles se retrouvent ainsi prises dans une course frénétique à l’innovation qui fait qu’il leur devient dangereux de faire l’économie d’au moins suivre de près, sinon prendre une part active à l’actualité de l’innovation israélienne.

Pour ce faire, ces entreprises emploient divers moyens qui profitent pleinement à l’économie et à la société israéliennes. Les plus riches d’entre elles ouvrent un centre de Recherche et Développement (R&D) en Israël, qui compte ainsi déjà plus de 350 centres de R&D de pointe des plus grandes entreprises mondiales. Et elles font souvent de ces centres le cœur névralgique de leur R&D la plus stratégique. Cela leur permet ainsi de capter à leur profit non seulement les dernières tendances mais aussi, les meilleurs ingénieurs.

Les multinationales et les investisseurs affluent en Israël

D’autres multinationales ouvrent un accélérateur en Israël, ou bien nouent des partenariats avec des accélérateurs israéliens existants, ou avec des fonds d’investissements de High-Tech (les fameux « VCs », entreprises de Venture Capital) implantés en Israël. D’autres enfin utilisent les services d’une agence de veille technologique implantée en Israël.

Les startups Israéliennes impressionnent aussi par leur rapidité à faire un exit (se revendre à une autre entreprise) à plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de millions de dollars. Le dernier exemple le plus célèbre est la startup Waze qui a été acquise pour 1 milliard de dollars par Google après seulement 5 ans d’existence. D’une façon générale, le montant moyen d’un exit pour une startup Israélienne est de plus de 100 Millions de dollars après 5 ans de vie en moyenne. Ceci n’est évidemment pas sans provoquer un effet « ruée vers l’or ».

C’est ainsi que ce qui précède, conjugué aux avantages que fournit le gouvernement israélien aux investisseurs, a conduit à un afflux d’investissements étrangers toujours croissant dans l’innovation israélienne, que ces investissements proviennent d’entreprises, de gouvernements, de fonds d’investissements, ou « d’Angels Investors » (investisseurs privés), dont la part ne cesse de grandir. Récemment, ce sont les fonds chinois qui se sont mis à affluer en Israël, à coups de plusieurs dizaines de millions de dollars.

Au point que l’on pourrait presque parler de bulle d’investissement dans la High-Tech Israélienne, tant l’attention et la présence d’investisseurs en tout genre dans ce secteur sont grandes en proportion du nombre de startups vraiment qualitatives qui parviennent à émerger.

Le rôle déterminant du gouvernement Israélien

Cette espérance de gains rapides et de notoriété conduit également un nombre croissant de jeunes Israéliens à s’engager dans la voie de l’entrepreneuriat. Ils y sont aussi largement encouragés par le gouvernement qui promeut des programmes d’entrepreneuriat et d’enseignement des technologies (cyber sécurité, informatique et robotique) dans les lycées mais aussi des formations extra-scolaires et des compétitions informatiques qui peuvent être suivies par les étudiants dès le début du collège.

Le gouvernement israélien soutient aussi l’innovation par des investissements massifs dans ce domaine, représentant près de 4,5% de son PIB, ce qui est le deuxième taux le plus élevé du monde en la matière. Ces derniers servent à soutenir la R&D, l’investissement, les programmes d’accélération de startups et l’export.

Plus généralement, l’Etat d’Israël peut se vanter d’avoir su créer, au long de ces 3 dernières décennies, les conditions d’un écosystème particulièrement propice à l’Innovation et l’Entrepreneuriat et ce, par une politique intelligemment pensée, proactive et très bien financée (en dépit des lourdes contraintes budgétaires liées à sa sécurité) dont des Etats du monde entier viennent s’inspirer.

Il faut dire qu’Israël a prouvé que ce choix d’investissement dans l’innovation est extrêmement payant puisque la High-Tech est aujourd’hui la vache à lait de son économie, tant sur le plan de l’emploi, que de l’export ou encore de la fiscalité. Il est certain que le dynamisme d’Israël dans l’Innovation et l’Entrepreneuriat a directement contribué au fait qu’il ait structurellement eu l’un des plus forts taux de croissance de l’OCDE de ces derniers années (et même le plus fort certaines années comme en 2011 où il s’est élevé à 5% !) et un taux de chômage structurellement proche du plein emploi, entre 4 et 5%. Et ce, dans une période ou les autres pays occidentaux ont, eux, connu une croissance en berne et un taux de chômage en forte hausse.

Ainsi, l’on peut dire aujourd’hui qu’Israël est devenu tout à la fois le grand laboratoire R&D du monde, le siège d’une véritable industrie de la startup de renommée mondiale, et un pays refuge pour les investisseurs.

Cela défie toutes les prédictions. Et ce contraste saisissant entre cette réalité et ce à quoi l’on aurait logiquement pu s’attendre, ce miracle économique israélien, a de quoi exacerber la rage des ennemis d’Israël.

D’autant que les bénéfices de cette réussite pour Israël dépassent de loin la sphère économique. On pourrait en effet parler de la High-Tech israélienne comme d’une « Kipat Barzel » sociale, économique et politique, comme le développement technologique de la batterie de défense antimissile Kipat Barzel (Dôme de Fer) a apporté à Israël une protection inédite. 

L’Innovation, Kipat Barzel sociale, économique  et politique

Besoin et désir d’Israël

On veut importer la culture israélienne

Des délégations en tout genre (businessmen, politiques, journalistes, ONG) de premier plan affluent sans cesse du monde entier en Israël, souvent pour des « Learning Expeditions » de quelques jours, afin de humer la « Nation Startup », tenter d’en percevoir les ressorts et nouer des premiers contacts avec des acteurs de cet écosystème dans les domaines qui les intéressent.

Ce qui les frappe habituellement est d’abord l’incroyable dynamisme positif qui y règne et l’ouverture de ses acteurs, bien loin des stéréotypes projetés par la majorité des médias occidentaux. Ils découvrent souvent avec envie la capacité souriante à rêver et à ambitionner des Israéliens, ainsi que leur grand optimisme, leur agilité, leur pragmatisme très orienté vers les résultats (« Takhless » comme ils aiment à le dire), leur capacité à accueillir l’imprévu et en même temps à en percevoir les opportunités, leur culot (la fameuse « Khoutspa »), leur combativité et, last but not least, leur rapport très positif à l’échec [ii].

Ils comprennent souvent que c’est avant tout l’essence même de cette culture qui explique le succès international d’Israël dans l’Innovation. Et qu’ils soient présidents d’un pays ou d’une entreprise, ils se mettent à envier cette culture israélienne et à désirer l’importer chez eux, dans leur pays et au sein de leurs organisations.

On a besoin des technologies sécuritaires et médicales Israéliennes

Les étrangers qui découvrent l’innovation Israélienne réalisent aussi que la position diplomatique et économique d’Israël est en réalité beaucoup plus forte qu’il n’y parait.

Ce fut par exemple le cas des étrangers présents pour la première fois en Israël à l’occasion de la dernière « Cyber Week » (qui a eu lieu en Juin dernier à Tel Aviv). Ils ont pu constater que près de 8000 personnes, étrangères à leur immense majorité, y étaient présentes. Lors de la précédente, ils avaient pu entendre en session plénière, successivement le conseiller du président Américain Trump glorifier la puissance d’Israël dans la Cyber Sécurité (et annoncer un renforcement des partenariats stratégiques entre les deux alliés dans ce domaine), puis le Premier ministre Israélien, Benjamin Netanyahu, expliquer qu’aujourd’hui, contrairement à hier, dire qu’on est une startup « made in Israël » vous donne un bonus d’image.

La France elle-même, par la volonté officielle du président François Hollande dans un premier temps et par la suite, d’Emmanuel Macron, a resserré de façon proactive et active ses coopérations avec Israël dans – je cite – «l’Innovation, la Sécurité et la Cyber Sécurité ».

De fait, Israël a su transformer en opportunités économiques et politiques les contraintes afférentes aux énormes menaces sécuritaires chroniques et aux guerres qu’il a dû d’affronter, avec somme toute peu de moyens, en proportion des risques. En effet, les innovations technologiques révolutionnaires de sureté-sécurité et médicales développées au sein de Tsahal sont systématiquement très rapidement valorisées et exportées, y compris au profit du secteur civil, à chaque fois que c’est possible.

Le monde entier étant désormais toujours plus exposé à des menaces et conflits du même type, il est devenu aujourd’hui acheteur des technologies israéliennes, directement ou indirectement. Car pour toutes les organisations publiques et privées, les enjeux relatifs à la sécurité et à la santé sont humainement, politiquement et économiquement très importants. Elles ne peuvent donc que difficilement faire l’économie de se procurer ce qui se fait de meilleur en la matière, dans la limite de leurs moyens financiers et de leurs contraintes légales respectives.

C’est pourquoi, même les pays musulmans se déclarant ennemis d’Israël acquièrent en sous-main (via des sociétés écran) certaines de ces technologies israéliennes, voire les conseils de professionnels israéliens de la sécurité.

Israël est devenu incontournable dans la Cyber Sécurité

Cet attrait international pour les solutions sécuritaires israéliennes est encore plus aigu dans le domaine la Cyber Sécurité, où des bandes organisées de hackers sans frontière passent leur temps à jouer au plus malin avec toutes les organisations de pouvoir du monde. Ils s’appliquent à innover sans cesse pour pénétrer à l’insu de leurs victimes les arcanes de leurs infrastructures numériques dites « critiques » (vitales à leur fonctionnement), en contournant leurs dispositifs de cyber défense.

Les dégâts peuvent se révéler considérables, se chiffrant potentiellement non seulement en centaines de millions de dollars, mais aussi en morts et en blessés. Ainsi, un hacker parvenant à pénétrer les infrastructures critiques d’un réseau ferroviaire peut faire dérailler un train. Celui qui parvient à pénétrer les réseaux d’électricité d’une ville ou d’un pays peut les faire tomber complètement en un instant. Celui qui parvient à prendre le contrôle d’un véhicule connecté peut envoyer son conducteur directement à la mort. Celui qui parvient à s’introduire dans les systèmes d’une usine chimique ou d’une centrale nucléaire peut… on préfère ne pas imaginer le résultat. Sans parler du vol et de la revente de données privées (bancaires, juridiques, politiques, économiques, …) dont les victimes ne se rendent compte que bien trop tard, et ce dans le meilleur des cas. Les Wikileaks en sont un exemple récent spectaculaire, influant sur le cours des élections de la première puissance du monde. Et encore, ne s’agissait-il que des informations politiques volées que l’on a bien voulu porter à la connaissance du grand public. Mais qui sait quelles « bombes politiques » restent potentiellement encore en stock dans les coffres des Etats espions et comment cela pourrait alors être utilisé.

Et le grand problème, c’est que ces pirates sans frontière des temps modernes, cachés derrière un écran souvent à l’autre bout du monde, sont extrêmement difficiles à localiser.  L’autre grand problème est qu’ils prolifèrent, avec différentes motivations, qu’elles soient économiques, politiques, religieuses, mafieuses, etc. Pour corser le tout, ils agissent désormais en réseaux de bandes organisées, souvent répartis sur plusieurs pays, utilisant eux aussi de l’intelligence artificielle pour sophistiquer leurs outils d’espionnage et d’attaque.

Or, l’innovation qui connait une évolution exponentielle, tant en intensité qu’en vitesse, introduit toujours plus de nouvelles portes d’entrées sur les infrastructures critiques visées par les hackers, accroissant encore leur vulnérabilité.

La Cyber Sécurité est donc devenue la condition sine qua non de l’Innovation. Autrement dit, sans Cyber Sécurité, l’Innovation est avant tout synonyme de menace au lieu d’être une opportunité.

Et du fait même de la règle du jeu du « plus malin » imposée par les hackers, toutes les organisations potentiellement massivement visées (qu’elles soient institutionnelles ou privées) se retrouvent contraintes de se procurer le dernier cri de ce qui se fait de mieux pour contrer le plus efficacement possible ces cyber menaces.

Or Israël est, avec les Etats-Unis, aujourd’hui considéré comme l’une des deux plus grandes puissances mondiales de Cyber Sécurité. Là encore du fait qu’il a su transformer une nécessité sécuritaire (d’être très efficace avec très peu de moyens tout en étant l’un des pays les plus menacés au monde) en avantage commercial.

Nécessité faisant loi, mêmes les pays jusqu’alors frileux à commercer avec Israël dans le secteur de l’informatique (car redoutant l’espionnage électronique via les fameuses « back doors ») en viennent à dépasser ces réticences.

Nous sommes donc dans une situation paradoxale où plus Israël est attaqué, plus cela lui profite sous une autre forme, non seulement économiquement, mais aussi politiquement, en créant une dépendance technologique et d’expertise de l’étranger et donc, une sorte de diplomatie parallèle.

Si l’on se fie à Maslow, quoi de plus important pour les êtres humains et les organisations que d’assurer la nourriture des besoins du premier niveau de la pyramide, c’est à dire ceux garantissant leur survie et leur intégrité physique ?

Tikun Olam technologique 

Israël utilise aussi l’innovation pour contribuer à relever les grands challenges existentiels du monde, tels que la lutte contre désertification, le développement durable ou encore la santé.

Là encore, Israël a fait des grands défis de son histoire un atout.

Israël a dû faire fleurir des oasis dans le désert ? Il est donc devenu le leader mondial des technologies de l’eau : irrigations ultra économes, désalinisation, retraitement des eaux usées … Ces technologies sont ensuite utilisées pour lutter contre la sécheresse et désertification à travers le monde, en particulier en Afrique.

Israël a fait face à une immigration massive en provenance des pays de l’Est, dont de nombreux scientifiques ? Il est aujourd’hui l’un des leaders mondiaux en innovations médicales et de biotechnologies. Avec un foisonnement de brevets révolutionnaires de médicaments, matériels et applications, que ce soit pour lutter contre des maladies (comme le cancer, le diabète, l’obésité, les nécroses artérielles, la cécité…) ou pour améliorer les pratiques chirurgicales.

Israël s’est aussi proactivement emparé du problème de l’écologie et du développement durable, avec en particulier un programme d’innovation spécifique (développé au sein de l’Autorité de l’Innovation) appelé le « Fuel Choice Initiative », qui vise à développer des nouvelles formes d’énergies dites « vertes » (peu ou pas polluantes) et à réduire notre consommation d’énergie.

Mais Israël est aussi très avancé dans les technologies de retraitement des déchets et dans l’écologie marine.

C’est pourquoi le Premier Ministre Israélien, Benjamin Netanyahu, avait tenu à se rendre au sommet de la COP 21, pour faire savoir au monde que son pays était activement engagé aux côtés des autres grandes puissances dans la lutte contre le réchauffement climatique, en particulier par le biais de son intense activité dans les « Green et Clean Techs » (technologies innovantes dans la propreté et l’écologie).

Résultats

La Hasbara par l’Innovation

On peut donc voir que la High-Tech Israélienne est aujourd’hui devenue sans doute le meilleur moyen de faire de la Hasbara (communication positive).

Que ce soit pour comprendre le miracle économique Israélien ou les secrets d’Israël dans l’Innovation et l’entrepreneuriat, ou pour développer des coopérations avec Israël dans ces domaines, de très nombreux étrangers en viennent à découvrir Israël et les Israéliens de l’intérieur, en particulier leur culture, mais sous un angle positif de dynamisme, d’ouverture sur le monde et d’ambition pour construire un avenir excitant.

Dans ce contexte, ce que certains considèrent comme des défauts chez les Israéliens en deviennent même des qualités, comme par exemple la « Khoutspa » (le culot), le « Takhless » (le pragmatisme terre-à-terre et droit au but), l’impatience, le caractère direct et orienté vers les résultats, etc.

Le succès planétaire du best-seller « Startup Nation » fut un gros indicateur de cette Hasbara par l’innovation. Et cela explique probablement que, dans la foulée, un riche américain ait décidé de fonder et financer l’ONG « Startup Nation Central » [iii] dont la vocation est de promouvoir l’innovation israélienne à travers le monde.

L’on voit aussi de nombreux médias de Hasbara (comme « Israel21 » [iv]) à l’affût de ces innovations israéliennes, toujours prêts à vanter la contribution d’Israël au monde, comme on ferait la promotion de Superman.

Le BDS mange son chapeau

On peut aussi imaginer l’exaspération des activistes du BDS (mouvement pour le boycott, désinvestissement et sanctions contre Israël) à chaque fois que les technologies israéliennes s’installent inéluctablement un peu plus chaque jour dans les usages civils et professionnels.

Les articles démontrant que le boycott total des produits israéliens ferait intensément régresser le monde pullulent d’ailleurs sur internet [v].

Et l’on peut imaginer les nuits sans sommeil de nos ennemis lorsqu’ils découvrent qu’Israël est même aujourd’hui le seul pays non européen à bénéficier de tous les programmes de financement de l’Innovation de l’Union Européenne (programmes « H2020 ») et qu’il est même le pays qui en bénéficie le plus en proportion de sa taille et du nombre de ses habitants.

Dans les faits, rester à la pointe de l’Innovation mondiale est sans doute la meilleure réponse d’Israël à l’activisme du BDS.

Israël plus optimiste et dynamique que jamais

Enfin, ce succès international spectaculaire d’Israël dans l’Innovation et l’Entrepreneuriat a un autre effet positif social profond et majeur. Il contribue à doper l’optimisme, la confiance et le dynamisme des Israéliens. Il donne le sentiment à ces derniers que l’avenir est ouvert, que tout est possible et qu’il n’y a pas de problème existentiel qu’ils ne soient à même de résoudre.

Le « Dôme de fer » en fut un exemple emblématique, puisque cette nouvelle technologie révolutionnaire venait seulement d’être alpha testée lorsque les roquettes du Hamas se sont mises à pleuvoir sur Israël et que son taux de réussite fut de plus de 90%. Sur le plan symbolique, voilà une innovation qui a opéré comme un bouclier protecteur au-dessus d’Israël. 

Aujourd’hui en Israël, on ne s’est pas réalisé professionnellement tant que l’on n’a pas entrepris. Rester cadre en entreprise, c’est être « petit joueur ». Le prestige c’est d’être un ingénieur « geek » qui travaille sur une innovation qui changera le monde, ou un entrepreneur qui contribue à faire commercialement rayonner mondialement cette innovation.

Israël ne redoute pas le changement. Il travaille au contraire à en demeurer le premier acteur mondial, à en conserver le leadership.

La seule chose qui le limite dans ses ambitions est sa petite taille. C’est pourquoi il a développé des « visas d’innovation » (pour les bons ingénieurs et entrepreneurs étrangers) et des programmes nationaux pour engager les populations de religieux Juifs, les populations arabes et les populations défavorisées dans la High-Tech.

L’Innovation agit donc aussi comme un ascenseur social et un moteur d’intégration en Israël…

C’est donc entendu : L’Innovation est à la mode, elle est parée de toutes les vertus et mieux vaut pour un Etat d’être en tête de la course à l’innovation qu’à la traine. A fortiori pour un petit pays comme Israël.

Mais ce faisant, de quelle dynamique et processus plus globaux Israël participe-t-il ? Ces derniers sont-ils sans danger, et sur le fond, et sur la forme ? Quel monde futur Israël contribue-t-il ainsi à construire ? Et quels sont les défis auxquels l’humanité se trouve ainsi confrontée ? Est-ce que ce qui se dessine sous nos yeux est conforme à l’éthique juive ? Et qu’est-ce que le Judaïsme peut nous apporter pour penser ces questions ?


[i] Du nom du best-seller “Startup Nation” http://startupnationbook.com/

[ii] Ainsi peut-on souvent lire sur les murs des classes d’écoles primaires la phrase : « L’échec, c’est l’opportunité de recommencer, mais cette fois de façon plus intelligente»

[iii] Site internet de « Startup Nation Central » : https://www.startupnationcentral.org/

[iv] Site internet « d’Israel21 » : https://www.israel21c.org/

[v][v] Par exemple cet article sur une page Facebook: https://www.facebook.com/notes/jesus-love-is-so-great/so-you-want-to-boycott-israel-heres-a-list-of-products-and-services-you-need-to-/820698877940154/

CEO de Shushane & Co, une société de services spécialisée dans l'aide au développement de coopérations avec Israël dans l'innovation.