Petit puzzle des acronymes

Les sionistes religieux ne sont pas un groupe homogène. Traversés par des tendances et des courants différents, ils aiment à se définir en sous-catégories, qui ressemblent à des noms de code.

 

DATLASH

Acronyme de « Dati LeSheavar », anciennement religieux. S’applique à ceux qui s’éloignent de la pratique et de leur milieu religieux d’origine. Employé pour les ultra-orthodoxes, mais surtout pour les religieux sionistes qui renoncent à la tradition.

DATLAF

Acronyme de « Dati Lifamim », Juif de temps en temps. Ce sont souvent des « anciennement religieux », qui n’abandonnent pas totalement la tradition dans laquelle ils ont été éduqués, ou l’aménagent selon leurs convictions et convenances. Ils peuvent par exemple célébrer le repas de Shabbat, mais prendre ensuite la voiture. C’est souvent un retour vers une pratique religieuse atténuée, après une période plus ou moins longue de totale laïcité.

DATI LIGHT

Littéralement : religieux light. Ce sont principalement des jeunes, élevés dans un milieu traditionnel, qui restent croyants mais trouvent la pratique trop lourde et contraignante. Ces jeunes gens ne portent pas la kippa en permanence.

HARDAL

Acronyme de « Harédi Dati Leumi », harédi religieux sioniste. Hardal veut aussi dire « moutarde » en hébreu. Plus qu’un sous-groupe social, c’est réellement un courant du sionisme religieux, qui est apparu à la fin des années 80. Il vise à une orthodoxie de la pratique religieuse et de l’idéologie sioniste. Appartient à la famille politique de la droite nationaliste.

LIBERAL DATI

Religieux libéral ou « modern orthodox ». Influencé par le courant moderniste de l’orthodoxie américaine. S’éloigne des rabbins sionistes religieux orthodoxes pour adopter des rites plus inclusifs, souvent en créant des communautés alternatives.

 

 

 

Pascale ZONSZAIN, journaliste. Couvre l’actualité d’Israël et du Proche-Orient pour les médias de langue française. Auteur de nombreux reportages et enquêtes sur les sociétés israélienne et palestinienne.